NOMS : karkovic; PRÉNOMS : varfolomei miroslav; ÂGE : 21 ans; LIEU DE NAISSANCE : saint-pétersbourg; STATUT : réponse; ORIENTATION SEXUELLE : hétéro; ÉTUDES / EMPLOI : tatoueur perceur; J'AIME PAS: les richous, les hypocrites, le soleil, l'été, la chaleur, les poufs, les cons; J'AIME : fumer, boire, faire mon métier, passer du temps au squat, sortir, la pluie, le froid; CONFRÉRIE : dreamers; CRÉDIT BANNIÈRE : tumblr;

Taking picture of you :

Moi j'crache sur la société. Je crache sur les bourges, les fils à papa, les meufs qui se maquillent trop, qui se lissent les cheveux six fois par jours. Je méprise les riches et les les gens qui croient que s'inventer une vie va leur apporter des amis. Moi j'suis un peu le stéréotype du branleur, celui qui fume et qui bois pour oublier sa vie de merde. Celui qui a appris à vivre en se battant avec n'importe qui, en regardant droit dans les yeux. Car on m'a bien appris une chose : la fierté. Je suis qualifié de violent, parce que j'ai tendance à régler mes comptes en frappant. Je suis vulgaire. Je suis méprisant. Je dis ce que je pense. Pourtant, même si je pense être franc, j'ai passé mon temps à mentir. Mais quelque part, c'était pour le bien de ma mère. Elle a jamais demandé à avoir un fils comme moi, et je lui fais subir des choses qu'elle ne mérite pas. Et les gens qui sont pas contents, je m'en fiche royalement. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je suis pas vraiment quelqu'un de froid. Non, c'est juste que je vais pas facilement vers les gens.

J'aime bien les jolies filles. J'aime bien fumer, j'aime bien boire. Ces trois choses font fuir les problèmes. Mais ils en ramènent beaucoup, aussi. Je suis quelqu'un de simple dans le sens où je me contente de peu pour être ''heureux''. Je passe beaucoup de temps avec mes amis, ce qui fait que je suis le premier à répondre pour faire une connerie. Je suis quasiment tous les soirs en soirée. Je reste rarement chez moi, je n'aime pas ne pas bouger. Mais sinon, je travaille dans un atelier de tatoueur – perceur, et c'est un passe temps assez fantastique.

J'ai pas de projets, pour plus tard. Non, je vis au jour le jour, et je crois que ça me suffit. Je suis pas avide d'une vie pleine de remous. Moi, je suis surtout dans l'attente que mon père revienne. Mais je sais qu'au fond de moi, c'est inutile d'espérer. Peut-être qu'un jour, il franchira la porte, et il nous dira qu'il nous aime toujours, et qu'il nous a jamais oublié. J'aimerais redevenir le petit garçon naïf que j'étais. C'est bien, Miro, t'as de l'espoir.

COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM : bazzart; PSEUDO : ikyrel; ÂGE : 14 ans; PRÉSENCE : 7/7; SUR TON AVATAR : yuri pleskun; TON PERSO C'EST : une invention; CODE DU RÈGLEMENT : ; UN PETIT COMMENTAIRE : ;

The pursuit of happiness :

Je me souviens encore de ses deux grandes mains qui serraient les miennes. Il était accroupi devant moi, et dans ses yeux brouillés de larmes, je pouvais voir un avenir plein de promesses. À ses pieds, il y avait un sac mal fermé parce qu'il y avait trop d'affaires dedans. Moi j'étais encore tout petit, je devais avoir cinq, peut-être six ans. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. J'étais à la fois spectateur d'un départ, mais l'acteur d'une douleur prochaine. Mon père partait, il partait et ça me fendait le cœur. J'étais naïf, j'étais encore un petit garçon qui a besoin de la main de ses parents pour traverser une route. Et lui, il m'abandonnait. « Dis, papa, tu me promets que tu reviendras ? Tu me promets que tu reviendras me voir ? » Je reniflais péniblement, et je sentais quelque chose au fond de moi qui se déchirait. En réponse à cette sensation, des larmes roulèrent sur mes joues, c'était un flot interminable, je n'arrivais plus à m'arrêter. Je me jetais à son cou, le serrant de toute la force dont un enfant de mon âge était capable. Ses grands bras me saisirent à leur tour, m'étouffant presque. « Je te le promets, Miro. Je te le promets, un jour je serais là. » Il resserre son éteinte, et je suis écrasé contre son torse. Il se recule, embrasse mon nez puis mon front. Il se relève, prends son sac et le balance par dessus son épaule. Et sans même un regard pour son fils, il s'en va.

Je l'ai attendu, ce putain de jour où tu m'as dis que tu reviendrais. J'attends toujours, mais je crois que j'ai plus d'espoir. Ma seule attente c'est toi papa, combien de fois je t'ai cherché dans les rues de Saint-Pétersbourg ? T'es sûrement plus le même homme que j'ai connu quand j'avais cinq ans. J'aurais aimé que tu m'apprennes à vivre. Mais j'ai grandi tout seul, et tu vois, maintenant, je suis pas malheureux. Au fond, j'espère que toi, t'es malheureux. J'espère que tu regrettes ce que t'as fait. Un père digne, lui, aurait pas eu peur d'élever un gosse. Mais toi t'es comme tous les autres, t'es un lâche et puis c'est tout. Mais tu vois, même si j'ai la haine, même si j'ai envie de balancer quelque chose dès que je vois une photo de toi, tu me manques. Et c'est dur à avouer, parce que ouais, l'absence d'un père ça fait bien souffrir. Et quand j'entends les autres se plaindre de leurs parents, j'ai bien envie de leur fermer la gueule avec mon poing. Eux, ils savent pas ce que ça fait de pas avoir eu de père. Moi je sais.


J'ai toujours vécu avec ma mère, et plus je grandissais, plus mon sentiment de haine envers mon père devenait plus fort. Mes journées étaient alors rythmées selon mes journées de cours, la rue et la maison. J'abandonnais souvent ma mère, je la laissais un peu trop souvent seule. Mais j'avais toujours des comptes à régler, dans la rue. Il y avait toujours deux bouffons pour venir me faire chier. Alors je me battais, systématiquement. Et quand je revenais dans notre petit appartement, c'était pour m'enfermer dans la salle de bain. Il ne fallait pas que ma mère voie que j'avais saigné. Mon visage était souvent plein de bleus, et je prétendais trébucher, glisser dans les escaliers de l'immeuble. Ce genre de mensonges. Au moins, ils rassuraient ma mère, et c'était le plus important. Je préférais qu'elle ignore la vie que je menait en dehors de la maison. Dans la rue, il fallait se faire respecter. Et ça, je l'avais appris à force de coups de poing dans l'estomac et sur le visage. C'est en traînant avec les voyous que j'ai commencé à fumer et à boire, lorsque je restais avec eux tard le soir, pendant les vacances. « Allez Miro, fais pas ta tafiole ! » on me lançait ça, et je le prenais comme un défi. Mais jamais je me suis dérobé. J'ai bu des saloperies, j'ai fumé un peu n'importe quoi. J'ai touché à ces premières conneries, je devais avoir treize, quatorze ans. Je cherchais à prouver ma fierté en étant audacieux et en mettant sans cesse ma santé en danger. Depuis, il n'est plus rare de me voir avec une cigarette au bec, recrachant la fumée au visage des gens méprisants, afin de me faire voir pour un branleur qui provoque les plus vieux que soi. Ma mère était loin d'être fière de moi. Je lui était reconnaissant de m'avoir donné à manger et de m'avoir logé. Elle avait toujours bu mes mensonges comme de l'eau, mais il fallait le reconnaître :c'était surtout la rue qui m'avait élevé.


Et puis il y a le squat aussi. Si j'y vais, c'est pour oublier tous mes soucis, j'y vais aussi pour me cacher des voyous qui veulent me taper dessus. C'est mon refuge, comme c'est celui de pleins d'autres gens ici. Je pourrais y passer mes journées, sans voir vraiment le temps passer. Le problème, c'est que je pourrais jamais y vivre. Y a un truc au fond de moi qui me dit de pas abandonner ma mère, elle a trop souffert pour voir son unique fils s'en aller à son tour. Alors je passe mon temps au squat, mais je rentre toujours chez moi pour porter compagnie à ma mère. Pour pas qu'elle se sente seule, qu'elle comprenne que malgré mes absences, j'essaie d'être présent. Que même si je lui mens, je l'aime.