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 you might be good enough ›› jude

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Maxence Smith-Thomson
IDENTITY CARD

« Maxence Smith-Thomson »
Masculin
→ NOMS COMPLETS : Maxence Jeremiah Smith-Thomson
→ ÂGE : 20 ans
→ PAPIERS : 292
→ LIEU DE RÉSIDENCE : le squat
→ SITUATION : célibataire
→ BOULOT : garagiste



MessageSujet: you might be good enough ›› jude   you might be good enough ›› jude EmptyMer 28 Déc - 16:48

you might be good enough ›› jude Tumblr_lwwmknkZzn1r7cdi1o1_500
Saint-Pétersbourg en hiver. On dit que c’est féerique, que des gens s’y déplacent de n’importe où dans le monde rien que pour le plaisir de voir cette magnifique vieille ville enfouie sous des tonnes et des tonnes de neige. C’est peut-être vrai, oui, qu’emmitouflé sous une doudoune Moncler, marque des jeunes riches européens, avec l’écharpe Strelli qui surplombe tout ça, les grosses chaussures, les chaussettes qui remontent dessus et la chambre d’hôtel luxueuse qui nous attend avec la baignoire déjà remplie d’eau chaude dès lors qu’on se sentirait trop frigorifié, cette ville est belle. Il y a des églises orthodoxes et tout ça, des vieux qui chantent le casatchok sous un manteau de fourrure. C’est top pour passer ses vacances d’hiver. Cette ville, je la conseille à tous les touristes du monde en hiver, mais encore plus fort que ça, je la déconseille par-dessus tout à tous les SDF qui voudraient se trouver un endroit où la soupe populaire ne les recale pas à l’entrée par faute de sièges. Non, il fait décidément beaucoup trop froid. Pourtant, dès qu’on s’y trouve, à Saint-Pétersbourg, on a beau vouloir décoller, on n’y arrive pas. C’est assez accueillant comme endroit. On a beau se faire pourchasser par les flics plus d’une fois par semaine pour n’importe quelle raison – parce qu’on répare des caisses en noir, parce qu’on a de la coke sur nous, parce qu’on boit notre Vodka publiquement ou parce qu’on squatte un vieux bâtiment désaffecté, ils trouveront toujours des bêtes excuses pour nous coffrer – on ne veut pas se casser. Car en plus des repas gratuits qu’on peut s’offrir quand on se fait finalement mettre au cachot, en dehors de tout ça, on a beau être dans la merde, on a tous notre raison pour ne pas s’envoler de là. Moi c’est un lien, un bête truc qu’on pourrait croire mythique et inexistant mais dont je peux totalement témoigner, qui me force à ne pas bouger mon cul mais qui me tétanise tout autant à trop me rapprocher. C’est le fameux lien des jumeaux. C’est pas brisable, ça a toujours été là et ça y sera toujours. Quand il est triste, je le sais, quand il baise, je le sais, quand il va mal, je le sais. Moi c’est pour ça que je ne décolle pas de mon squat. Parce que je suis trop pourri que pour vivre tout seul mais en même temps je suis trop couillon que pour aller retrouver Félix.

Heureusement, dans ma dèch, quand je me gèle les bijoux de famille, qu’il n’y a personne pour me jeter une pièce, que personne n’a besoin d’un garagiste malhonnête et peu doué mais qui ne coûte pas cher, quand je n’ai pas pu retourner dans la piaule d’une fille que je viens de rencontrer, j’ai quand même un toit. Ce n’est pas le mien, ça je ne le dirais pas, non. C’est le toit de tous ceux qui n’en ont pas, tous les pèquenots comme moi. C’est délabré, c’est sale, ne pensez même pas à vous trouver dans un vieux bidule avec du chauffage par sol, ça c’est nada. Par contre, de la chaleur humaine, ça on en manque pas et on ne risque pas d’en manquer un jour. Peu importe ton âge, ton histoire, ta couleur, tes origines, il y a de la place pour toi… à condition que tu saches t’en faire. Quand tu arrives dans un groupe sectaire comme mon squat, t’es pas le bienvenu directement. Il faut en casser, des gueules, pour se faire des potes. Jude, c’était le grand manitou, et croyez moi que j’ai du en faire, du chemin, pour qu’il finisse par m’accepter dans sa famille. Mais là ça y est. A défaut d’avoir mon frère en permanence avec moi (ou même de l’avoir un tout petit peu pour moi), j’ai ce type là. Notre relation dépasse de loin les quelques rails qu’on se partage de temps à autre. C’est tout le temps, qu’on est ensemble. Sans arrêt. Entre nous, il n’y a pas de pause. On est comme un vieux couple, quand t’en as un qui sort pour aller s’acheter une boîte de saucisses apéro, l’autre le suit, pareil quand on va chez nos dealers, parfois même pareil avec les filles qu’on s’échange.

Comme cet après-midi, par exemple. La période de Noël, c’est jamais la plus joyeuse, au squat. Non seulement on est tous rongés par le froid, mais on a bien souvent droit aux pleurs de toutes les putes utilisant notre sol comme leur lieu de travail qui chialent après leurs familles, bla, bla, bla. C’est à cette période qu’on a le plus besoin de soutien, même si on le dit pas. Moi ça s’arrange, j’ai jamais aimé Noël. Je préfère donc passer mes journées à squatter, à faire le con, à glander, à faire semblant de dormir, à déconner un peu avec mon pote Jude. C’est beaucoup moins déprimant que de passer mon temps à essayer de jouer au miroir devant a vitrine du bar où mon frère bosse, en prenant bien soin de ne pas me faire apercevoir. Assis dans un vieux sofa défoncé – enfin, entre couché et assis, dans la position du paresseux de base – je m’allumais une cigarette avec une vieille boîte d’allumettes humides. Quand on passe son temps à vivre comme au Moyen-Âge, on sait se débrouiller avec peu de choses. A ce moment là, j’ai reconnu le bruit des grosses chaussures de combat de Jude qui défonçait la porte déjà défoncée de la pièce aux plafonds hauts où je me trouvais. « maaaaaaaaaan. Dis-moi que t’as quelque chose à fumer, ou à boire, ou à n’importe quoi. J’ai froid, faut que je fasse tourner mon sang un peu plus vite sinan je vais me retrouver en hypothermie plus vite qu’un phoque dans de la neige. » mes métaphores n’ont jamais eu aucun sens, je l’admet. Mais c’est ce qui fait mon charme.

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Judicaël V. Otrovski
IDENTITY CARD

« Judicaël V. Otrovski »
Féminin
→ NOMS COMPLETS : Judicaël Volodia Otrovski. (Ou Sacha Romanov, mais ça date.)
→ ÂGE : 20 ans.
→ PAPIERS : 477
→ LIEU DE RÉSIDENCE : Vassilievski. Dans le squat, wesh.
→ SITUATION : En orgie sexuelle. Disons que mon lit n'est jamais vide, et pourtant mon coeur est pris par quelqu'un que je ne nommerai pas.
→ BOULOT : Oganisateur de raves, chef autoproclamé (mais pas tyran) du squat, et chieur à plein temps.



MessageSujet: Re: you might be good enough ›› jude   you might be good enough ›› jude EmptyMar 3 Jan - 19:58


you might be good enough ›› jude Tumblr_lwzoutAhUw1r3jd84o1_500


C'est de notoriété publique, à Saint Pétersbourg, et plus généralement dans toute la Russie, il fait froid. T'as tout le toutim des clichés sur la Russie : la neige qui tombe en gros flocons, les gens avec des manteaux de fourrure épaisseur carrosserie de jeep, le verglas sur lequel tout le monde se casse la gueule, les touristes japonais qui claquent des dents en choeur comme pour faire un orchestre, bref, tout quoi. J'ai toujours bien supporté le froid, depuis tout p'tit. Faut dire que j'suis né en Pologne, donc se les geler, ça me connaît. Des fois, on me demande comment je fais pour sortir par -20 degrés avec juste mon manteau usé, mes grosses godasses de combats et un vieux jean troué que je garde depuis les années collège. Faut dire que j'ai pas trop le choix. Même si, par rapport à certains, j'suis pas à plaindre. Mes vêtements sont chauds, même si ils sont vieux. T'as des meufs qui arrivent au squatt en short, dans la neige. On sait pas ce qu'elles ont eu, si elles n'ont eu le temps de mettre que ça avant de venir se réfugier. Perso, j'essaye d'aider tout l'monde. Au squatt, c'est un peu moi qui gère. Sans vouloir me vanter. Mais j'suis un des plus vieux, enfin un des premiers arrivés ici, et ça donne forcément du pouvoir et des responsabilités. Ok, y'a pas de confort, mais on s'y sent bien, au squatt, dans mon squatt. C'est simple. Pour beaucoup, le squatt c'est juste une mauvaise période de leur vie, moi c'est ma vie. J'aime ce putain d'endroit, comme j'ai jamais aimé une piaule de ma vie. Là où j'ai habité avant, c'était l'horreur. Ici, au squatt, je me sens à ma place, et ça fait du bien de voir que, quand vous êtes seul, sans fric, sans rien à quoi vous rattacher, y'a des gens autant voire plus dans la merde que vous. Ouais, le squatt, c'est une grande famille, c'est une société à part entière.

Ce jour là, j'étais tellement en dèche, j'suis partie pour ma «Balade» habituelle. Impossible de trouver Zak pour avoir ma came, je m'en passerai. Impossible de trouver Désirée pour avoir du fric, je m'en passerai. J'ai toujours su me débrouiller tout seul et ça changerait pas. Et moi, quand j'ai aucune autre option, je chourre. C'est ce que tout le monde fait quand y'a pas d'autre solution. Et y'a des fois où c’est nécessaire, d'autres fois où c'est juste par pur envie. Et là, tout de suite, j'avais envie d'une bonne bouteille de vodka. J'pense que c'était parce que, même si j'arrivais plus ou moins à contrôler mon corps face au froid, j'me gelais quand même sacrément les miches. Ah, une bonne rasade de vodka pure, y'avait rien de meilleur pour s'réchauffer. Bon, c'était décidé, à moi la Poliakov. Donc c'était d'un pas rapide que je me dirigeai vers une supérette dans le quartier ouest de la ville. J'avais remonté ma capuche pour si j'me faisais poursuivre par les keufs, même pour une bouteille toute conne, ils auraient pu me coffrer. T'façon on dirait qu'ils ont rien d'autre à foutre. J'ai jamais aimé les flics. Ils se mêlent de tout, mais ils font jamais rien ou trop tard. Ils ont jamais rien fait pour mon père. Ils sont justes bons à essayer d'impressionner les mômes de 15 ans qui font des graffitis sur les murs des magasins. Nan, j'ai jamais aimé la police, et ça s'est encore plus radicalisé quand j'suis arrivé au squat. Mais je la craignait pas la police. J'étais le genre de type qui craint rien ni personne, et puis c'est tout. Faut dire que.. J'suis trop un dieu. Bref. Y'avait une super meuf devant moi sur le chemin. Vachement bien roulée et tout. J'me suis pas gêné pour la mater, on refait pas sa nature. Mais j'avoue que j'ai eu du mal à la draguer comme il faut. Elle avait les dents du bonheur et le même regard que Natalia. T'sais, ce regard qui disait « T'es mignon mais j'suis pas tout à fait dupe. » Ca me plaisait, ça, chez les nanas. J'ai toujours aimé les filles qui me résistaient, qu'avaient un caractère de merde, une chose qu'on partageait en somme. Bien sûr, les filles faciles, ça a son avantage. En général, j'les baise, puis j'les refile à Max. Max, c'est mon meilleur pote au squat. On partage tout, même les meufs des fois. On est un peu comme un couple sans les emmerdes, puis vu qu'on se ressemble niveau caractère c'est normal qu'on s'entende bien. Ensuite on parle de nos meilleures parties de jambes ne l'air en fumant un ou deux pétards, couchés dans l'herbe près de la gare abandonnée. On est un peu les play boys du squat. Perso, ça me déplaît pas, j'aime dominer et j'ai toujours aimé ça, donc bon. Mais y'a des trucs qui me rappellent sans cesse Nat, comme cette meuf à qui je parlais. Un truc qui m'emmerdait c'est que je savais que je l'aimais toujours et que je l'aimerais encore un paquet de temps, quitte à finir ma putain de vie seul, à sauter toutes les gitanes de passage par manque d'affection. Quoi qu'il en soit, je m'égare là j'crois. Bref cette meuf là, celle à qui je parlais me disait rien de bon. j'lui ai quand même taxé une clope, j'étais en dèch et l'occasion était trop belle. En m'éloignant, je lâchai un juron. Putain, une malboro light. Un truc de tapette ça. Mais bon, quand on est dans ma situation, on rechigne pas sur la marchandise. J'avais toujours mon zippo sur moi. L'essence qu'il y avait dedans, elle venait des réservoirs de caisses que Maxence réparait parfois. Il ets mécano, ça a au moins son utilité. J'ai toujours été débrouillard alors quand j'trouve rien pour remplir mon zippo, ben j'vais en chourrer sur les bagnoles, pas le choix. Relâchant une taffe, je continuais ma route. Pour pas se faire chopper, fallait aller loin du squat. Les commercants étaient trop méfiants vers chez moi, ils connaissaient tout le monde.

J'suis rentré dans le magasin, j'ai choppé une bouteille de vodka, j'l'ai foutue sous mon sweat et j'me suis cassé l'air de rien, genre j'ai rien pris. C'était un petit truc, y'avait même pas de vigile. tant mieux parce que même si j'suis genre grand, j'suis tout maigre et face à un black de 250 kilos faut avouer que j'fais pas mais alors pas du tout le poids. N'empêche que j'suis méga rapide. L'alarme s'est mise à sonner direct, j'me suis barré en courant comme un malade mental, à genre 250 km/heure. J'me doutais que les flics allaient pas tarder à arriver, mais j'men foutais. Comme si ils allaient me retrouver ! J'ai tracé à travers les rues, recroisant cette meuf là, j'lui ai lancé un clin d'oeil en reprenant ma course. J'ai couru, couru, couru. Hors de question de s'arrêter, j'avais pas envie de finir au poste moi. Finalement, pas loin du squat, j'me suis arrêté sous un porche et j'ai ouvert la bouteille, ai pris une grande rasade. Ah, j'me sentais déjà mieux. Il était temps de rentrer à la maison. D'un pas nonchalant, j'me dirigeais vers la grande bâtisse un peu flippante mais que je connaissais comme ma poche. En cachant ma bouteille sous mon manteau, pas fou quand même. j'suis un peu généreux, ok. mais j'aimais pas que les autres grattent ce que je m'étais cassé le cul à voler. En deux temps trois mouvements, j'étais vers les dortoirs, au dernier étage. Là où j'étais sûr de trouver mes potes. J'allais pas aller boire tout seul comme un clodo dans ma chambre. Personne avait le droit d'y rentrer, d'une, et de deux ça aurait été glauque. J'avais pas envie de solitude. J'ai foutu un coup de pied dans la porte cabossée, elle était pas à ça près, c'était limite si on voyait pas au travers. Y'avait Max, sur un vieux canap' rongé par les mites. Direct, il a commencé à se plaindre. Faut dire qu'il supporte pas du tout le froid, cette chochotte. « maaaaaaaaaan. Dis-moi que t’as quelque chose à fumer, ou à boire, ou à n’importe quoi. J’ai froid, faut que je fasse tourner mon sang un peu plus vite sinan je vais me retrouver en hypothermie plus vite qu’un phoque dans de la neige. » J'aimais trop ses métaphores, à ce branleur. J'me suis pas gêné pour éclater de rire et j'ai sorti ma bouteille de sous mon manteau, en mode revendeur de drogue, avec un p'tit sourire en coin. « ça t'dit, une poliakov ? » j'lui ai lancé la bouteille, il avait le sourire d'un gamin à qui on venait de proposer des bonbons. « bois pas tout, steuplé. j'ai du tracer comme un malade pour réussir à la voler alors j'aimerais bien en boire aussi quoi. » j'ai sorti le reste de clope que j'avais steaké avant d'entrer dans le magasin et de commettre mon délit, puis je l'ai rallumé et j'me suis assis à côté de lui en faisant des cercles en recrachant la fumée.


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