françis & viktor

“ Les filles c'est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu’elles font quelque chose de chouette on tombe a moité amoureux d’elles et alors on sait plus où on en est. Les filles. Bordel. Elles peuvent vous rendre dingue. Comme rien. Vraiment. ”

Les jours passent les uns après les autres depuis plus d'une semaine sans que j'y fasse attention. L'université me donnant chaque jour un peu plus l'envie de ne pas aller en cours et de sécher toutes mes journées. Pourtant j'ai déjà bien assez d'absence à mon compte, donc que dois-je faire ? Continuer à les accumuler jusqu'à alarmer ma mère ? Mon père comprendrait sans doute le mieux, il sait que c'est pas parce que je vais pas en cours, que je porte du noir, et que j'accumule les piercing que c'est que je vais mal. Loin de là. Pourtant depuis un moment j'aurais tellement aimé parler, ne pas être obligé de tout expliquer avec mes mains. Maintenant j'en viens au principal, je m'exprime que si j'en ai vraiment besoin. Alors à qui parler de tous se que j'ai envie, que je pense et je ressens ?! Pas envie, une fatigue de devoir agiter les doigts pour expliquer ce que je ressens. Et à quoi bon après tout ?! Viktor ? La bonne blague, Viktor est la personne que je considère la plus proche, mais c'est un mec, je suis une fille. Y'a des choses dont je ne peux pas parler, y'a des choses que je peux pas lui révéler. Et puis lui dire quoi ? Lui qui enchaine sa vie comme bon lui semble, qui me sourit et m'a parlé à notre rencontre de cette voix si douce de dragueur ?! Y'a rien à dire tout simplement.
Encore une fois un travail oral de groupe me force à me retirer plus loin dans mon esprit, je m'écarte restant donc seul, à bosser sur papier. Les travaux de groupes ça fait longtemps que j'y ai renoncé. Ici personne comprend mon langage, dans ce cours du moins. Alors à quoi bon ?! L'heure passe, puis une autre, tandis que je ne relève même pas la tête pour regard d'un air envieux mes camarades. Je ne les envie pas en fait. Et lorsque la sonnerie retentit, je soupire un sourire aux lèvres avant de ranger mes affaires dans mon sac. Je m'étire pour enfiler ma veste par dessus mon tee-shirt simple gris, attrapant ensuite mon manteau, je me rhabille, et finit par quitter les salles de classes. Je slalome silencieuse entre les élèves, sortant mon ipod de mon sac cherchant sans doute à m'isoler encore plus. Non je ne suis pas dépressive, tout adolescent aime écouter de la musique, et je vois pas pourquoi je m'en priverait. Ici les amis on va pas dire que j'en ai énormément. Donc je risque pas d'être abordée. Sortant enfin du bâtiment je regarde un instant le ciel tirant entre le bleu et le blanc, alors que le froid ici semble s'adoucir sans pour autant disparaitre, après un regard sur les gens qui passent entre l'université et la ville, je descend les marches attrapant ma capuche pour la rabattre sur mon visage, mes cheveux pour une fois détaché étant ainsi recouvert.